"Eldorado" - Laurent Gaudé.
Résumé Éditeur : "Pour fuir leur misère et rejoindre l"«Eldorado», les émigrants risquent leur vie sur des bateaux de fortune... avant d'être impitoyablement repoussés par les gardes-côtes, quand ils ne sont pas victimes de passeurs sans scrupules. Le commandant Piracci fait partie de ceux qui sillonnent les mers à la recherche de clandestins, les sauvant parfois de la noyade. Mais la mort est-elle pire que le rêve brisé? En recueillant une jeune survivante, Salvatore laisse la compassion et l'humanité l'emporter sur ses certitudes..."
Sans jeux de mots aucun, je peux dire que j'ai vraiment beaucoup ramé pour venir à bout de ce roman!... Avançant de petits paragraphes en petits chapitres sur plus d'une semaine, j'ai parcouru ce récit sans être le moins du monde embarquée par l'histoire du commandant Piracci ou celle de Soleiman.
Le premier est un garde-côte, empreint de toute la rigidité de son rôle jusqu'au sauvetage d'un cargo abandonné rempli d'émigrants où il découvre une femme prostrée qu'il aide à descendre... Cette rencontre va l'amener à se poser de nombreuses questions, surtout quand cette femme reviendra vers lui, quelques années plus tard, pour lui faire une étrange demande...
Le second est un jeune homme qui, influencé par son frère aîné qui ne peut finir le voyage avec lui, cherche à rejoindre son «Eldorado», où tout lui semble tellement plus beau que là où il vit : l'Europe!
Quand l'un s'éveille à la conscience de ce qu'est l'effroyable parcours, destin, de ces émigrés qu'il aide à refouler dans leur pays, l'autre réalise que son paradis, il va devoir le gagner à la sueur de son front, à la fureur de ses émotions.
L'auteur alterne les chapitres avec un récit quasi distancié, à la troisième personne, quand il parle du commandant Salvatore Piracci, et un récit à la première personne, très impliqué dirais-je, quand il raconte le parcours de Soleiman.
Dans la vie de ces deux personnages, l'espoir et le désespoir se relaient tandis qu'ils se sentent utiles envers autrui ou misérables de leurs actes.
Certes l'auteur a une plume très jolie, pleine d'envolées poétiques et de descriptions hautements réalistes, mais le déroulement du récit est très très très long... Je n'ai vraiment pris du plaisir à lire qu'au moment où Soleiman finit par être fier de lui et de ses décisions, malgré tout ce qu'elles lui en ont coûté de remords et d'angoisses... Autant dire à quelques pages de la fin...
Je n'ai absolument pas compris le choix de l'auteur en ce qui concerne les pérégrinations et le destin de Salvatore Piracci. Je n'en dirais pas plus pour éviter de spoiler d'autres lecteurs, mais j'avoue que les intentions de l'écrivain en ce qui concerne ce personnages me sont restées obscures... A-t-il voulu que son personnage cherche à se racheter de ses erreurs, de ses longues années d'aveuglement?... Pourquoi ne lui a-t-il pas donné plus "d'armes" et d'opportunités alors?... Là, j'avoue, je sèche royalement!...
Très proche de l'actualité de ces derniers mois, le roman reste cependant un formidable plaidoyer à la tolérance et porte volontiers à la réflexion de ce qu'il reste à faire pour changer les choses et les mentalités.
Il n'en reste pas moins que cette lecture a été très "bof-bof" pour moi et qu'elle sera très certainement vite oubliée.
Ce livre entre dans le cadre de "Mes Lectures Communes"
Va donc voir les avis de mes co-lecteur(trice)s :
Mia - CeQueNathALu - Achille49 (en attente de lien...)